L’association Coronavictimes intervient devant le Conseil d’État pour s’opposer à la réouverture des salles de spectacle (lundi 21 décembre à 9h).
La Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) et 17 autres organisations du secteur du spectacle ont déposé un référé liberté devant le Conseil d’État (qui sera audiencé ce lundi à 9h) pour demander la réouverture immédiate des salles de spectacle. L’association Coronavictimes a déposé un mémoire en intervention et plaidera demain à l’audience pour s’opposer à cette réouverture, qui se traduirait dans le contexte actuel de relance de l’épidémie par des milliers de malades et de morts supplémentaires.
L’association Coronavictimes comprend parfaitement le désarroi des professions du spectacle et des autres professions qui sont confrontées aux conséquences économiques de la gestion chaotique de la crise sanitaire par le gouvernement. Elle le comprend d’autant mieux que d’autres stratégies de gestion de la crise – s’inspirant de ce qui se fait dans les pays d’Asie du Sud-Est – auraient permis d’éviter à la fois le désastre humain et le désastre économique.
Mais dans le contexte présent caractérisé par un niveau de contamination en phase d’augmentation, il serait irresponsable de prendre des mesures conduisant encore à accélérer cette augmentation. L’association Coronavictimes s’étonne à cet égard que le recours passe sous silence les conséquences qu’aurait la réouverture des salles de spectacle en termes de malades et de morts. Le fait que cette dimension fondamentale du problème soit occultée témoigne de la difficulté qu’ont les organisations requérantes elles-mêmes à justifier sérieusement leur demande.
La réouverture à compter du 28 novembre 2020 des commerces dits « non essentiels » et des lieux de culte par le gouvernement a ouvert la boîte de Pandore, chaque secteur encore fermé (universités, stations de ski, salles de spectacle, etc.) estimant égoïstement que lui aussi devrait être réouvert. Or c’est précisément la réouverture intempestive par le gouvernement des commerces et lieux de culte qui a relancé l’épidémie. Continuer dans cette voie en procédant à la réouverture de secteurs encore fermés conduirait inévitablement à franchir la barre des 100000 morts dans les mois qui viennent.
L’heure n’est pas à relâcher les mesures de prévention mais à les renforcer et surtout à mettre en place une autre stratégie ayant pour objectif d’éradiquer l’épidémie en s’inspirant de ce qui se fait dans les pays d’Asie du Sud-Est, seule solution susceptible de concilier la protection de la santé avec une reprise généralisée d’activité. L’association Coronavictimes indique d’ores et déjà qu’elle déposera très prochainement un référé pour demander qu’une telle stratégie soit mise en place, en spécifiant précisément quelles mesures devraient être prises.
À l’audience de ce lundi, l’association Coronavictimes sera représentée par Guillaume Hannotin, avocat à la Cour de cassation et au Conseil d’État, et Michel Parigot, président de l’association Coronavictimes.