Communiqué de presse du 30 juillet 2020 : première plainte criminelle pour délaissement

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Covid-19:  première plainte criminelle – Plainte collective pour « délaissement » de personnes vulnérables –

28 proches de victimes décédées du Covid-19 et l’association Coronavictimes ont déposé le 24 juillet une plainte collective contre X pour délaissement de personnes vulnérables auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris.  Il s’agit d’une plainte criminelle visant des faits précis et documentés,  contrairement aux  plaintes déposées jusqu’ici qui étaient des plaintes purement délictuelles. 

Le  “délaissement” d’une personne qui n’est pas en mesure de se protéger « en raison de son âge ou de son état physique ou psychique » est réprimé par les articles 223-3 et 223-4 du Code pénal. Lorsqu’il provoque le décès, le délaissement est considéré non comme un simple délit, mais comme un crime puni  de     «  vingt ans de réclusion criminelle ».

Le délaissement est un acte intentionnel. Il est ici caractérisé par le fait que les personnes ont été délibérément privées de l’accès aux soins  hospitaliers qui auraient pu les sauver. 

Une stratégie nationale a été mise en place qui a consisté,  par l’intermédiaire du SAMU, à faire barrage à l’hospitalisation des malades pour maintenir l’illusion que le système hospitalier “tenait” et que le gouvernement gérait  parfaitement la situation. Les plus vulnérables ont été abandonnés.  Le gouvernement a délibérément laissé mourir des gens à domicile ou en EHPAD pour privilégier l’affichage politique. L’âge et l’état neurocognitif ont été utilisés comme critères pour refuser les soins.

Il est choquant que dans une telle situation où des milliers de personnes vulnérables ont été abandonnées sans accès aux soins nécessaires,  le parquet n’ait pas ouvert spontanément une enquête préliminaire pour délaissement alors qu’il l’a fait encore récemment lorsqu’un incendie s’est déclaré dans un immeuble dans lequel une mère avait laissé ses deux jeunes  enfants seuls pendant qu’elle allait faire les courses.

La plainte déposée le 24 juillet devrait permettre de court-circuiter l’inaction du parquet qui agit manifestement uniquement pour protéger  les pouvoirs publics. S’agissant d’une plainte criminelle, elle a été déposée directement entre les mains du  Doyen des Juges d’Instruction près le Tribunal judiciaire de Paris et un juge d’instruction devrait être rapidement désigné.

La plainte vise précisément les directives nationales qui ont été édictées pour mettre en place la stratégie de délaissement des personnes vulnérables. Elle a pour objectif de faire  la lumière sur ce qui s’est passé et d’obliger tous ceux qui ont participé à  cette stratégie mortifère de s’expliquer publiquement devant un tribunal.

Cette plainte collective comporte actuellement les dossiers de 13 victimes.  Ce sont les dossiers pour lesquels nous avions d’ores et déjà pu réunir toutes les preuves. D’autres sont en préparation et seront joints  prochainement.

L’association Coronavictimes appelle toutes les personnes qui ont été confrontées à la stratégie de délaissement des personnes vulnérables à témoigner pour faire émerger la vérité et à se joindre  à la plainte  collective.
Une version anonymisée de la plainte est accessible sur le site de l’association.