Communiqué de presse du 30 juin 2020

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Reconnaissance du Covid-19 en maladie professionnelle. Le gouvernement affiche son mépris pour les victimes.

Alors que les milliards valsent par dizaines, le gouvernement vient d’annoncer une indemnisation au rabais, limitée à deux catégories qui couvrent environ 5 % des victimes. Le gouvernement ne pouvait pas faire plus restrictif.

Le gouvernement vient d’une part de confirmer la reconnaissance automatique en maladie professionnelle « pour tous les soignants atteints d’une forme sévère du covid-19 » et d’autre part d’annoncer une possibilité de reconnaissance en maladie professionnelle  » pour les salariés atteints de la Covid-19 dans sa forme sévère, pour les activités réalisées en présentiel pendant la période de confinement« . 

Le gouvernement ne pouvait pas faire plus restrictif. Non seulement les personnes contaminées hors du cadre du travail sont exclues,  mais seules deux situations de travail sont prises en compte:   les activités de soin d’une part,  le travail exercé en présentiel pendant la période de confinement d’autre part.  Les personnes qui ont été contaminées avant le confinement,  parce que le gouvernement a pris cette décision avec retard ne sont pas concernées. Les membres de la famille d’un soignant contaminées par celui-ci non plus, etc.

Le système d’indemnisation proposé est un système discriminatoire qui est construit pour éviter de reconnaître la responsabilité de l’État dans la mort de 30 000 personnes.  

La France fait pourtant partie des pays qui ont le plus mal géré la crise du coronavirus. C’est un fait objectif, indiscutable. Elle fait partie, à ce jour, du peloton de tête en nombre de décès relativement à sa population (457 / million d’habitants). C’est 50 à 100 plus fois plus que les pays du sud-est asiatique comme leJapon ou la Corée du Sud! Ces pays étaient pourtant parmi les premiers touchés par le coronavirus. Ils ont su gérer la situation en prenant les mesures de prévention adéquates, avec notamment le port des masques, les tests et l’isolement des malades, sans même avoir besoin de recourir à un confinement complet.

Les 30 000 morts que la France a connus ne sont pas seulement dus au virus, mais à la faute de l’Etat qui n’a pas pris les mesures de prévention indispensables.

Dans ces conditions, l’indemnisation est un droit pour toutes les victimes.

L’association Coronavictimes qui regroupe, aide et défend les victimes et familles de personnes décédées du Covid-19 agira résolument pour faire valoir ce droit. Elle avait demandé le 29 avril dans une lettre au Premier ministre de créer un fonds d’indemnisation des victimes du covid-19 ouvert à toutes les victimes ayant subi un préjudice du fait de la maladie, sans distinction quant à l’origine de la contamination, avec un argumentaire précis à l’appui de cette demande. Elle n’a jamais reçu de réponse.

Dès lors que le gouvernement refuse la création d’un fonds d’indemnisation, l’association Coronavictimes a décidé d’engager massivement des procédures en indemnisation devant les tribunaux administratifs sur la base de la faute de l’État. Elle appelle toutes les victimes à se joindre à ces actions pour faire reconnaître la faute de l’État et le droit à l’indemnisation pour tous.

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